L'étude du jour !

L'étude du jour, Miche, oil on paper

Le conseil du jour par Karl Robert:
L'étude de la nature morte est, à l'atelier, le meilleur exercice à faire (pour le débutant). Prenez d'abord un sujet simple formé d'une seule pièce ou 3 au plus : un livre et un bocal ou un vase à fleurs; un pot à tabac, un paquet de tabac et une pipe placés devant un fond très simple et de ton uni vous donneront encore un groupe facile à rendre. (...)
L'étude dessinée (grands traits et angles), on commencera par le fond, en peignant toujours légèrement et en frottis. C'est par frottis, par tons rompus et très transparents qu'il doit procéder, s'il veut obtenir de la distance et de l'air entre le fond et les objets placés devant.

Le dessin est connu : c'est communément la silhouette exacte de la forme d'un objet quelconque rendue par un trait figuré : mais il doit rendre aussi l'esprit de cette forme, ses épaisseurs, sa construction intime, et, dans ce but, lorsqu'il s'agira de présenter les objets en relief, le dessin serait insuffisant s'il ne s'appuyait sur les valeurs relatives des tons d'ombre et de lumière. 
On nomme donc valeur la différence relative des tons formés par les lumières et les ombres, en passant par les demi-teintes. Dans une grisaille, cette différence est très sensible puisque l'observation se fixe sur une seule couleur plus ou moins sombre, plus ou moins lumineuse; mais dans un ensemble diversement coloré, la difficulté sera beaucoup plus grande puisqu'il faudra déterminer si une couleur est d'une tonalité plus ou moins intense qu'une autre, placée sous le même éclairage, et, dans ce cas, certaines relations sont très difficiles à déterminer, particulièrement dans les demi-teintes, où le ton local s'augmente des tons environnants. 
C'est en réalité la juste observation des valeurs qui constitue la véritable science de l'artiste, et qui, étant donnée la différence de vision de chaque individu, engendre la personnalité, l'originalité; qu'il soit coloriste né, ou rebelle à l'impression des couleurs, peu importe; la juste observation des valeurs peut faire de l'artiste un peintre, parfois même un maitre peintre.

Ceci posé, on ébauchera l'ensemble de l'étude en commençant par les vigueurs qu'on dégradera pour obtenir le ton local, du plus foncé au plus clair jusqu'à la pleine lumière.
Il ne faut pas oublier que presque toutes les couleurs s'exaltent par la juxtaposition et se détruisent par le mélange, dès qu'il en entre plus de deux dans la composition d'un ton : nous insisterons beaucoup sur cette observation, car c'est la plupart du temps parce que l'amateur ternit le ton qu'il fait par une trituration trop prolongée sur la palette qu'il ne réussit point lors de ses premières études.

>> Des études de tomates, mais aussi une orange,  une tennis, une pommes, une pensée, une coupelle, un vieux pot ... et pleins d'autres dans le les libellés Daylipanting et Nature morte de la colonne de gauche !